Yonathan Avishai Trio – River Jazz à la Jazz Station

Un toucher léger. Un son cristallin. Un swing latent. Un jazz qui ne cache pas ses racines (un peu Duke, un peu Ahmad). Et une pointe de blues aussi.

C’est le son du trio du pianiste Yonathan Avishai, qui faisait une halte à la Jazz Station ce jeudi 17 janvier dans le cadre du River Jazz Festival.

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Yonathan Avishai est un musicien discret malgré le fait qu’il a déjà enregistré 2 albums sous son nom et qu’il est l’indispensable compagnon de route de jazzmen tels que Omer Avital, Avishai Cohen (le trompettiste) ou Daniel Freedman, entre autres.

Ce soir il présente son troisième album (Joys And Solitudes publié sur le prestigieux label ECM) avec ses fidèles amis : Yoni Zelnik à la contrebasse et Donald Kontomanou à la batterie.

« Joy », « Mood Indigo » retravaillé de façon assez singulière, et « Song For Anny » définissent la bulle ouatée dans laquelle le trio nous invite. L’ambiance est feutrée et raffinée. Le pianiste parsème son jeu – apaisé et plein de silences – de notes bleues qui laissent toujours transparaitre un léger swing. La contrebasse de Yoni Zelnik joue les déhanchements subtils tandis que Donald Kontomanou laisse rebondir, avec finesse, baguettes et balais sur les tambours et cymbales.

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Il émane de ces pièces un parfum de nostalgie, une légère amertume, un sourire timide.

Le chant est toujours mélodieux, souvent introspectif, méditatif parfois, accentué par de brèves respirations silencieuses. « L’Invisible Danse du Vent » en est l’illustration parfaite.

Avec une aisance confondante, Yonathan Avishai épouse (ou effleure) tous les styles, tantôt légèrement oriental, tantôt caribéen, ou se frayant un chemin entre valse et blues.

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La technique du pianiste est, sans être démonstrative, assez éblouissante. Pour preuve, ce jeu à la main gauche, uniquement, sur un « Come Rain Or Come Shine » plutôt excitant.

Le trio est très complice. Rarement, voire jamais, il n’y a de l’espace pour un solo, et l’on préfère avancer groupé, avec bienveillance et sobriété. Alors, bien sûr, comme on flotte dans cet univers douceureux, l’émotion se dilue parfois un peu. Et la beauté prend souvent le dessus sur le discours. Mais, après tout, un peu de volupté ne fait jamais de mal.

Le trio poursuit alors avec un assez sombre « When Things Fall Apart », puis un plus déluré « Les pianos de Brazzaville », avant que le leader ne revienne seul, en rappel, jouer à sa manière un air de Stevie Wonder.

Un concert très agréable, délicat et élégant.

A+

Merci à ©Roger Vantilt pour les images.

 

 

 

 

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