Downes, Christensen, Pierre en trio – Sounds

Kit Downes (p), Anders Christensen (eg) et Antoine Pierre (dm) ! Belle affiche et trio inédit pour un soirée pleine de jazz improvisé, pleine de surprises et pleine de complicité.

Kit Downes, qu’on ne présente plus (allez, un petit rappel vite fait : il est anglais, pianiste mais aussi organiste – dans les églises – et a joué avec Empirical, Acoustic Ladyland, Julian Arguelles, Bill Frisell, Squarepusher et est actuellement avec sa propre formation sur le label ECM), a accepté l’invitation du batteur Antoine Pierre (qu’on ne présente plus, non plus). Ils se sont croisés sur le projet Nova de Felix Zurstrassen. Quant à Anders Christensen (Paul Motian, Jakob Bro, Tomasz Stanko), il a déjà joué avec Antoine au sein de Edges de Guillaume Vierset. Et quand des étincelles de complicité surgissent, il serait idiot de ne pas en faire un bon feu de joie.

Le Sounds est bien full lorsque les trois musiciens montent sur scène. Ils ont à peine répété dans l’après-midi. Avant cela, ils n’avaient jamais joué tous ensemble.

Dès le départ, les trois amis s’entêtent à maintenir la tension et à ne jamais baisser la flamme. Les attaques du piano sont fermes et la batterie saute immédiatement à sa suite. La basse de Christensen, malicieusement amplifiée « en sourdine », se rapproche de la contrebasse avec une vélocité accrue.

Alors, on reprend « Drum Music » du Paul Motian. Et ça envoie ! Ce qui est intelligent, c’est de mettre en confiance l’auditeur (l’accueillir sur un terrain connu) puis s’aventurer avec lui sur des pistes inédites. Il y a un petit côté Chick Cora (époque « Is ») dans les breaks de Kit, qui va explorer les limites du contrepoints et du « presque désarticulé » aussi.

Les trois musiciens défendent un jazz aventureux en sachant très bien ce qu’il faut garder et ce qu’il faut laisser du hard bop, post bop et avant-garde.

Et puis, ils se laissent beaucoup d’ouvertures pour répondre aux « pièges » qu’ils se tendent. Cette transition en roulement infini, par exemple, qui déboule sur un boogie, ou ces pirouettes rythmiques qui sautent d’un tempo à l’autre, ne peuvent qu’exciter nos sens et nos émotions. Oui, on a la « banane » et on balance la tête, on pianote des doigts sur la table, on bat du pied. Et on se perd… avec bonheur.

Le jazz comme terrain de jeu et un « Bemsha Swing » de Monk comme arbitre. Et standards et originaux s’enchaînent : « Budapest », « How Deep Is The Ocean », « Army Of Tree »…

Le jeu est télépathique. Évident.

Le public en redemande. Alors, après un « Once Around The Park » final, de Paul Motion, le trio remonte une dernière fois sur les planches pour un « encore » en forme de ballade nocturne, bluesy et sensuelle. On est comblé.

C’est tout l’inattendu que l’on attendait.

A+

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