Somi à Flagey

Salle comble à Flagey, ce 21 mars, pour accueillir Somi, la diva, qui est la première africaine à avoir été nommée (mais pas récompensée) dans la catégorie du meilleur album de jazz vocal aux Grammy’s, en 2021. (Somi est née dans l’Illinois de parents immigrés Ougandais et Rwandais).

Entourée d’une fameuse bande, dans laquelle on retrouve pas moins que Otis Brown III (dm), Jowee Omicil (ts et ss) mais aussi l’étonnant Toru Dodo (p) et Keith Witty (eb), la chanteuse présente Zenzile, son hommage à Myriam Makeba.

Un concert plein de sous-entendus « activistes » que Somi n’hésite pas à contextualiser entre deux morceaux. Mais le son ne permet pas de toujours tout comprendre et c’est encore plus dommage lorsque son chant est trop en retrait ou « étouffé » par une batterie parfois trop forte et trop présente.

La voix de Somi est toujours mélodique, nuancée, jouant sur une large tessiture et des souffles hoquetant, qui évite toute démonstration. On navigue entre neo-soul et chants africains (on en aurait voulu un peu plus, d’ailleurs, de ces chants, tels que « Milele » ou « Jike’Lemaweni »). Cependant, Somi peut, sans problème, mettre en valeur ses qualités vocales indéniables lors dialogues enflammés avec le soprano intenable de Jowee Omicil. Ce dernier prend d’ailleurs quelques solos musclés et pleins de transe. Et Somi de tournoyer et danser de plus belle.

Tandis que le bassiste assure tout en ondulations, le pianiste japonais Toru Dodo est, lui aussi, fougueux dans son jeu (ici aussi, la batterie prend parfois le dessus), ou extrêmement délicat sur quelques balades et lorsqu’il se met derrière son Fender Rhodes.

Les reprises toutes personnelles de « Pata Pata » (loin du folklore) ou « House of the Rising Sun », sont, elles, très poignantes. Somi en fait ressortir le sens, nous oblige à en comprendre le intentions profondes. Et pour affirmer ses origines, elle utilise aussi le clica (intercalage de claquement de langue entre les syllabes, utilisé dans le langage Bantoue ou Aborigène) sur « Hapo Zamani », entre autres.

On finit sur quelques notes plus festives, comme un feu d’artifice qui permet, une fois de plus, à Somi de danser. Et en rappel, on adoucira à nouveau l’intensité.

Un concert un peu en demi-teinte, pour ma part.

Merci à Olivier Lestoquoit ©Zi Owl pour les images


A+

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