Aaron Parks – Little Big à la Jazz Station

A moins d’être à New York, voir le quartette d’Aaron Parks dans une « petite » salle, un club en l’occurrence, n’est pas une chose habituelle. A Bruxelles, la Jazz Station, qui n’est jamais à cours de « bons coups », était donc archi remplie ce vendredi 9 novembre.

46003582_2264011397152492_2180853362046533632_o.jpg

Vingt heures, Aaron Parks (p, keys), Greg Tuohey (eg), David Ginyard (eb) et Tommy Crane (dm) se font un peu désirer et il faut attendre une bonne demi-heure de plus avant que le groupe n’arrive à se frayer un passage pour monter sur la scène.

« Rising Mind », « The Trickster » et « Professor Strangeweather », trois morceaux du tout nouvel album Little Big, s’enchaînent avant que le pianiste ne présente ses musiciens et donne quelques indices sur ces nouvelles compositions.

Aaron Parks est revenu à ses premiers amours (ceux de Invisible Cinema en 2008) et, c’est vrai, sa musique est cinématographique, ample, large. Elle s’étend, prend ses aises et remplit l’espace. Les thèmes démarrent souvent sur un motif assez ténu avant de prendre de l’épaisseur. Ils sont régulièrement déchirés par les riffs de guitare de Tuohey qui rappellent un peu le revival surf à la The Mermen.

45709282_2264012913819007_2973993698309701632_o.jpg

L’esprit est plutôt rock, prog rock même. Et le groupe improvise principalement sur « la tourne » et augmente régulièrement l’intensité sonore.

Tommy Crane, la tête penchée sur son épaule frappe sèchement sa batterie. Le son est hyper claquant. La basse, souvent sombre, se fait parfois funky. Aaron use de sons très seventies sur son mellotron, évoquant tantôt Genesis, tantôt un trip hop prévisible. Au piano, il est nettement plus convaincant, et cela lui permet d’ouvrir beaucoup plus la musique, de lâcher quelques belles improvisations inspirées, souvent romantiques, parfois hypnotiques. Le paysage sonore s’enrichit d’images plus colorées.

L’influence electro-rock-experimental est évidente. On navigue entre, ambiant pop, trip hop paresseux et soft rock. On devine aussi Talk Talk, Sigur Rós et surtout Radiohead. On est dans l’atmosphérique, dans les longues plages évolutives et d’interminables progressions harmoniques.

45809587_2264009437152688_1301716141156073472_o.jpg

« Digital Society » est plus nerveux quand le guitariste picore les accords et module légèrement les effets. « Mandala » agit comme un mantra, comme une transe douce.

Sur « Siren » le quartette s’embarque dans de grandes envolées romantico rock très seventies, mais on retient surtout, dans la mélodie, une forte parenté avec « Exit Music (For A Film) ». « Kid » ou « Doors Open » sont plus mordants mais manquent quand même de surprises.

A la fois optimiste et pessimiste, Little Big nous balade dans un univers contemplatif qui peut parfois paraître long.

Bref, on entre dedans ou pas et, apparemment, le public s’est vraiment délecté. Pour ma part, je suis resté un peu hermétique à cette « belle » musique. Peut-être n’ai-je pas entendu le même concert. Cela arrive.

A+

Merci à ©Roger Vantilt pour les images.

 

Laisser un commentaire

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Retour en haut ↑