Chrystel Wautier – The Stolen Book à la Jazz Station

Elle a pris son temps, Chrystel Wautier. Elle a pris du temps pour se construire un vrai et beau répertoire. Pour se trouver une musique qui lui ressemble, une musique à la fois lumineuse, brillante et légèrement mélancolique.

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Depuis quelques années déjà, on sentait qu’elle voulait prendre quelques chemins de traverses. De s’éloigner ostensiblement du «jazz» avec un grand «J», deux grands «Z» et l’accent circonflexe sur le «A» majuscule. Sans le dénigrer pour autant. Loin de là.

Elle a gardé du jazz – et de la soul aussi – ce sens du placement, ce balancement, ce swing léger et sensuel qui permettent à ses chansons d’aller bien au-delà de la pop. Parmi ses influences, elle cite Gretchen Parlato ou Stevie Wonder par exemples, et Ella n’est jamais loin.

Avec Cédric Raymond, pianiste, co-compositeur et coproducteur, ils se sont bien compris et les arrangements s’en retrouvent aussi efficaces que délicieux. Et puis, Chrystel s’est entourée de musiciens qui savent y faire : le très mélodieux Jacques Pili à la contrebasse, Jérôme Klein, fin, inventif et aérien, à la batterie et le toujours étonnant et surprenant Lorenzo Di Maio à la guitare électrique.

Mercredi 15, la chanteuse était invitée par les Lundis d’Hortense à la Jazz Station. Et le public était nombreux au rendez-vous.

On démarre au petit trot avec «Into The Dust» et «The Waiting» pleins de reliefs, puis on continue avec «B Town», légèrement bossa. Le son est chaud, la voix est affirmée et d’une justesse irréprochable. On se laisse porter avec douceur.

Chrystel rayonne de bonheur et son plaisir d’être sur scène est partagé. Elle n’hésite pas à raconter la genèse de ses compositions, à partager quelques anecdotes, à donner quelques clés. Ses chansons ne se contentent pas d’être jolies, elles sont souvent bien plus subtiles et profondes. Ecoutez «The Stolen Book», «A Warrior» ou «Far Away»…

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Elle reprend aussi «Le soleil donne» de Voulzy, dans un arrangement que peu auraient imaginés. Et c’est ce que l’on peut vraiment appeler une revisite car il y a tout l’esprit et l’essence de l’original avec, en plus, une mise en valeur d’un message qui nous avait peut-être échappé à l’époque… Et puis, ici aussi, on tourner autour de la mélodie, on laisse de l’air, on laisse danser, on laisser écouter.

Voilà ce que Chrystel a aussi gardé du jazz : l’espace. De l’espace qu’elle laisse à ses musiciens pour improviser. Et c’est un vrai plaisir de se laisser embarquer par la fougue de Lorenzo Di Maio ou le jeu tout en ondulations de Cédric Raymond. «Conversation» et «Beauty Is A Mystery» s’enchaînent et puis, avec beaucoup d’émotions et de pudeur, Chrystel raconte ses origines au travers de «The Stolen Book». Elle raconte son Ukraine lointaine. Elle raconte le sang qui coule dans ses veines, son histoire passée, presque oubliée, presque volée par les silences. On la sent fragile. C’est très émouvant et touchant.

On revient alors à un peu plus de «légèreté» avec «My Love And I», «Let’s Fall», «You Make Me Feel So Good» et «Before A Song» en rappel bien mérité.

Le voyage est beau, simple, plein de douceur, de sensualité et de fraîcheur.

Les deux sets s’équilibrent entre humour et émotion, sans banalités, sans clichés… mais avec beaucoup de sincérité. Et c’est ça qu’on aime.

Merci ©Roger Vantilt pour les images

 

 

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