Amaury Faye & Igor Gehenot Duo à Bozar

Carrément la grande salle Henri Lebœuf à Bozar pour le concert en duo d’Amaury Faye et Igor Gehenot.
Les deux pianistes ont sorti l’année dernière un premier album chez Hypnote, enregistré à Toulouse en 2021. Dans celui-ci, on s’amusait à savoir qui influençait l’autre, qui prenait le lead, qui répondait ou surprenait l’autre. Ballades, impros, standards et reprises de classiques pop, ils étaient sur tous les terrains.

Ce 19 octobre, la salle est quand même très bien remplie et on joue en « tout acoustique ». Pourtant, il y a une forêt de micros autour des deux Steinway. Normal, puisque ce concert sera enregistré en vue d’un nouvel album (déjà !).

Les deux amis se présentent sur scène et s’installent face à face. Les voilà simplement séparés par 176 touches blanches et noires. On nous promet de nouvelles compositions mais c’est pourtant par le swinguant et vif « Magic Balls » que l’on commence, suivi du plus introverti « Eternité », tous deux sur l’album. Chacun à leur tour, et à leur façon, appuie la percussion en frappant les bois du piano (Gehenot) ou en étouffant les cordes (Faye).

Les pianistes, complices, sont heureux d’être là (et on les comprend) et n’hésitent pas à détendre l’atmosphère (qui était déjà cool, faut-il le dire ?). Après le délicieux « It Could Happen To You », immortalisé en son temps par Chet Baker, Igor laisse toute la salle à Amaury.

Le pianiste toulousain se lance alors dans un « Stomp » écrit par Jerry Roll Morton, façon stride sans concession, rapide et fougueux à en perdre le souffle. Éblouissant.

De retour en duo, les musiciens échangent et dialoguent avec verve et bonheur sur des suites d’accords inventifs et joyeux. On parle, on présente, on commente mais, surtout, on joue !

Puis c’est au tour d’Igor de rester seul dans sa « Bulle » mélancolique en forme de valse délicate. Le touché est soyeux et romantique.

Le jazz revient avec plus d’évidence le temps d’un thème de Charlie Parker, puis on replonge dans l’énigmatique, sublime et vaporeux « Bibo no Aozora » de Ryuichi Sakamoto.

Le spectre musical des deux artistes est large et sans œillères. Ils se laissent conduire par leurs émotions et affinités. Sans maniérisme mais avec sincérité. Alors, en deux rappels, ils viennent encore éblouir nos oreilles et nous font sourire en s’échangeant le piano sur les dernières notes du dansant « Egberto ». Heureux.

Un joli moment très réussi que l’on attend de réécouter avec plaisir sur disque prochainement.

A+

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