Baptiste Trotignon Trio au Sounds

Deux soirs ! Deux soirs avec Baptiste Trotignon en club.

Le pianiste français ne vient pas souvent en Belgique (encore moins en club). Ces vendredi 14 et samedi 15 octobre étaient une belle occasion à ne pas rater (et on espère que l’expérience se renouvellera).

Le Sounds n’est pas tout à fait plein quand le trio ( Viktor Nyberg à la contrebasse et Gautier Garrigue aux drums ) monte sur scène (ça viendra un peu plus tard et ce sera finalement sold-out les deux soirs).

Le line-up est assez frais (chacun a déjà joué avec l’un et l’autre, bien sûr, mais rarement à trois ensemble). Ne serait-on pas là au début d’un nouveau projet ? Hé, hé…

Comme si le pianiste se laissait inspirer par un morceau qui lui tombe sous les doigts, les premières notes de « In Your Own Sweet Way » se dessinent. La rythmique enchaîne. Et très vite ça s’enflamme. Un thème de Parker fait monter la température. Ça swing méchant, ça bop à fond. La passion est là. On improvise, on se lâche. Il y a du blues dans le jeu de Trotignon (avec des pointes churchy parfois). Ça file et c’est vif. Il y a un maximum d’énergie et une envie de jouer communicative. Nyberg et Garrigue ne sont pas les derniers à dynamiter le tempo. On se regarde à peine mais on s’écoute et on vibre.

Et puis, on passe de standards jazz aux thèmes iconiques de la pop avec « Your Song » d’Elton John en évitant clairement l’évidence tout en respectant le tube. Le même état d’esprit se retrouve dans « Message In A Bottle » de The Police. Tout est dans la nuance et les breaks « from major to minor » (comme dirait Ella) provoquent une émotion intense.

Il n’y a pas à dire, Trotignon et ses comparses mouillent la chemise. Mais la sensibilité est toujours à fleur de peau. « The Very Tough Of You », par exemple, impose le silence et l’écoute dans la salle. Le jeu aux balais de Garrigue, la basse moelleuse de Nyberg, les digressions au piano de Trotignon… Ambiance.

Au second set, dans un Sounds de plus en plus rempli, le trio attaque « Life On Mars » de Bowie en léger rubato latino avant de dévier classique. Éblouissant et magnifique. Major Tom (je sais, c’est pas sur le même album) aurait apprécié.

Alors, on ose même « We Are The Champions » de Queen et sa transition improbable et excitante vers un « Rythm ‘N Ning » de Monk (n’est-ce pas lui le champion du monde toutes catégories ?) !

On est en club : unique et véritable ambiance où tout est permis et tout s’oublie.

« Rosebud », puis « Les feuilles mortes », qui se prennent une bourrasque rythmique, et finalement (en rappel) un magnifique « Vignette » de Gary Peacock : que du bonheur, du plaisir et de l’excitation.

Les clubs. C’est là où ça se passe. Et Baptiste Trotignon a bien fait de passer par Bruxelles.

Encore ? Encore !


A+

Merci à © Didier Wagner pour les images.
.
😉

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