Sal La Rocca Quintet SLR5 – Au Sounds

Comme un quitte ou double, Sal La Rocca joue son Joker.

Et il y met tout son cœur (comme d’habitude). Il ne calcule pas, il joue la musique qu’il aime et qu’il a toujours aimé, celle qui vit en lui depuis des années. Un jazz hard bop ou post bop, un jazz qui a des cojones. Une musique qui emballe tout de suite, qui emmène, qui emporte.
Sal connaît les bonnes recettes et sait s’entourer. Il a réuni une belle équipe, très soudée, autour de lui : Igor Gehenot au piano, Noam Israeli aux drums, Maayan Smith au ténor et Phil Abraham au trombone.

Dans un Sounds qui a fait salle comble ce vendredi soir, « Joker », puis « Song For Herbie » filent sur une pulsation enlevée. Chacun y va de son solo. Comme il se doit. A fond.

« Not Rated » balance entre blues et boogaloo. C’est optimiste et entrainant. Maayan Smith en profite pour prendre une belle série de chorus, ouvrant la porte aux impros brûlantes d’Igor Gehenot…

En trois morceaux, menés tambour battant, le quintette a fixé l’objectif et a défini son univers (on est là pour jouer, oui ou non?).

Avec « You Wouldn’t Say That », la liberté fait craquer les coutures. Le tempo accélère presque à chaque mesure.

Et les improvisateurs s’amusent. Chacun dans son style et selon son tempérament. Maayan en fonceur, allant faire crier son sax avec raucité. Phil Abraham emprunte un chemin plus sinueux, plus mélodieux. Il joue les intervalles, prend le temps (ou le contretemps) de ne pas se précipiter mais d’envoyer précisément les enchainements de notes. Noam fouette de plus en plus vite les peaux et les cymbales. Le rythme s’accélère encore. Sal, sourire aux lèvres, secoue la tête frénétiquement, galope comme un fou, tandis qu’Igor claque les accords et enfile les arpèges avec force et vitesse. Et puis on se calme, petit à petit. Diminuendo. Extase.

Au second set, l’ardeur reste de mise. « Freedom Of Tough » flirte avec le boogie, et on clappe des mains. « Ritournelle » fait un clin d’œil aux danses italiennes. La jolie ballade est tendre mais reste tendue, et la fausse coda surprend tout le public. Ha, les gamins ! Ça fait plaisir à voir.

Sans faire baisser la tension. Igor imprime un motif obsédant au piano. Une fois de plus, les portes s’ouvrent. Et l’on improvise jusqu’à l’exaltation.

Sal La Rocca est volubile dans ses présentations, complice dans sa façon de pousser le groupe à aller plus loin ou, au contraire, il se laisse emporter par lui. Il est heureux sur scène. Ça se voit. Il aime ça.
Et nous aussi.
Oui, on aime quand ça fait le show. Quand ça claque. Quand ça jazze.

Et ce soir, ça a jazzé.

A+

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