Bruxelles, dimanche matin, dix heures.
Tandis que le marché de la Gare Midi bat son plein, un peu à l’écart, au cinquième étage d’un immeuble (sans ascenseur), on s’agite.
C’est là-haut, dans une petite pièce d’appartement, que Manu André (agitateur d’idées en tout genre) a imaginé – et a eu les cou… aussi – d’organiser des «Live Sessions».
Un peu à la manière des «Tiny Desk», mais à la sauce bruxelloise.
Et il a appelé ça Bxlive. Unplugged sessions.
Régulièrement – et de plus en plus intensément, espérons-le – des mini concerts sont et seront enregistrés, filmés, mixés et diffusés sur la chaine YouTube Bxlive (et sur Instagram aussi). Histoire de découvrir, aimer et partager les bonnes «vibes», en allant du hip-hop à la soul, du jazz à la musique indé. Alors, un bon conseil : abonnez-vous !
Après avoir accueilli Next.Ape pour «essuyer le plâtres», Bxlive. ouvrait son appart’ au quartette de Reggie Washington !
Il est dix heures trente et l’on s’affaire de plus belle. On branche et débranche les câbles, on teste les lumières, on vérifie le son, les retours, les niveaux. On répète et on règle les mouvements de caméras. On s’assure et on se rassure pour un mixage idéal images/sons dans les conditions d’un direct ! (Hé oui : direct ! Il faut bien assumer le nom du projet, non?)
L’équipe (Angelica Roca, Sara Terpolilli, Romain-Marie Aubry) est au taquet. Aristide et Igor, fidèles parmi les fidèles, donnent un coup de main.
Les musiciens arrivent les uns après les autres (légèrement essoufflés). Reggie Washington d’abord qui, après un petit café, installe aussitôt sa contrebasse. Puis viennent E.J. Stickland qui fixe les cymbales sur la batterie, Federico Gonzalez-Peña qui apprivoise directement le piano et Fabrice Alleman qui explore les quatre coins de la (petite) pièce.
Rapidement, tout est (presque) prêt. On dégage encore quelques housses qui trainent, on aménage encore l’une ou l’autre chose, le quartette improvise déjà quelques thèmes, rigole, s’échange quelques blagues…
Et puis… on tourne.
Pas de répèt’, pas de chichis : on se lance.
Trois morceaux. Un bon et groovy «Half Position Woody» de Reggie Washington, le capiteux «Let It Go» de E.J. Strickland et le lumineux «Strasbourg / St. Denis» du regretté Roy Hargrove, ami de longue date du contrebassiste. Ça sonne, ça s’amuse, ça ne se cache pas et ça joue.
Trois titres, enregistrés avec ferveur et bonne humeur, sans filet, sans tricherie, sans fard. Du brut, du vrai, du live qui donne envie d’en voir et d’en entendre encore plus…
Il est à peine 13 heures. C’est dans la boîte. On s’applaudit, on se congratule, on s’embrasse, on mange un bout, on discute. L’équipe remballe, visionne déjà les premières images, vérifie la qualité du son… Nickel.
Le résultat sera on-line dans quelques jours (abonnez-vous à la newsletter de Bxlive. pour ne rien rater).
Et puis, inscrivez-vous aussi car, qui sait, vous serez peut-être parmi les privilégiés à pouvoir assister à l’enregistrement d’une prochaine live session ?
Fin de la première partie. Début de la seconde.
Le soir même, le quartette est à l’Archiduc. La salle est pleine, on se presse autour du piano pour vivre deux sets bouillants d’énergie !
Fabrice Alleman est intenable (ce «Footprints», ce «Fall» !! ), Federico Gonzalez-Peña est explosif (Ouch! cette longue intro sur «Morning Dew» et puis ce «Dienda» de Kirkland ! ) quant à Reggie Washington et E.J. Strickland, ils sont complices comme jamais («E.S.P», «Afro Blue»… Quels bonheurs ! ).
La nuit est tombée, la pluie aussi (on est en Belgique), les gens sont heureux, les musiciens aussi…
La tournée du groupe s’annonce bien (Allemagne, Paris et ailleurs en France…), la musique est vivante.
Long live jazz.
Long live Bxlive.
A+
Merci à Roger Vantilt pour les images.
JAZZQUES 
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