Noam Israeli Quartet au Sounds

Jeudi soir, le Sounds était bien rempli pour accueillir le groupe du batteur israélo-newyorkais Noam Israeli.

Voilà près de dix ans que Noam s’est expatrié dans la grosse pomme. Là, après être passé par Berklee à Boston et s’être fait remarqué au Monk Institut, il joue avec Danilo Perez, Joe Lovano, Ben Street ou Miguel Zenon, entre autres. C’est à New York encore qu’il rencontre des musiciens belges avec qui il garde de très bons contacts.

Résultat, le voici en Belgique (et aux Pays-Bas aussi) pour une belle série de concerts avec différentes formations : Jeremy Dumont, Boris Schmidt, Victor Foulon ou Sal La Rocca, au Music Village, La Ferme Rose, La Machine ou L’Archiduc. Ce soir, c’est avec Casimir Liberski au piano, Cyrille Obermüller à la contrebasse et Maayan Smith au sax, qu’il se présentait au Sounds.

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Comme annoncé, le quartette propose principalement (mais pas que) une belle sélection de standards bop… qu’il ne se contente pas (heureusement) de la jouer «pépère». Bien au contraire.

«Moment’s Notice» et «Night And Day» nous mettent directement dans le bain. Ça fuse rapidement et ça a bien envie de prendre des chemins de traverse.

Un morceau d’Horace Silver puis «Two Bass Hit» de Gillespie subiront le même traitement, chaque musicien prenant à cœur de flirter avec les limites. Le plaisir de se réapproprier ces morceaux est évident.

Mais entre ces incontournables, il y a aussi des originaux. « Bluebus », par exemple, (en référence à un resto perdu quelque part sur la côte israélienne, si j’ai bien compris) est une sorte de ballade sensible qui s’encanaille petit à petit sous les coups de sax de Maayan Smith et puis qui s’enflamme totalement avec le jeu de plus en plus ferme et foisonnant de Casimir Liberski.

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Le pianiste est véloce, précis, surprenant – on le sait mais on s’en étonne chaque fois – et s’amuse à repousser les limites de la vitesse. Le jeu est clair et fascinant.

Maayan Smith, lui, est souvent à la frontière du bop et de l’avant-garde, sensible et parfois rageur avec une légère raucité dans la voix, une peu à la Sam Rivers.

Il y aura «Two Roses (A Red and A White)», une ballade mélancolique et tourmentée aux accents orientaux inspirée d’un air populaire juif, puis un thème écrit par Maayan Smith dont les arrangements ne sont pas sans rappeler ceux d’Ornette Coleman, peut-être.

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Le jeu de Noam Israeli est hyper clair et son drive est sûr, toujours dans le swing. Mais il propose toujours des choses différentes. Il travaille finement les sons avec les baguettes, les balais ou les mains nues ou baguées de finger shaker, pour éviter un jeu trop linéaire. C’est plein de nuances, ça ondule tout le temps et ça monte imperceptiblement, mais certainement, en puissance.

Cyrille Obermüller garde la cohésion du groupe, il slappe les cordes avec force, puis injecte quelques brefs solos très mélodiques.  Ça transpire et ça rigole.

Il y aura encore un «Birdlike» de Freddie Hubbart – incandescent – avant un «We See» de Thelonious Monk, complètement déjanté et éclaté, mais tellement dans l’esprit du pianiste, que celui-ci ne l’aurait certainement pas dénigré.

C’est bon quand ça joue et, du coup, on attend déjà avec impatience le retour de ce batteur chez nous.

A+

 

 

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